Sur ce nouveau chapitre acoustique, l’illustre guitariste de Slint démontre un talent d’écriture digne de feu Elliott Smiths.
Visionnaire post-rock du temps de Slint et Tortoise, papa cool country/folk sur quelques albums solo confinés sous le pseudo « M » ou en compagnie des illustres Palace Brothers, on pourrait aussi rajouter là-dessus ses incursions electro-pointues aux côtés de Matmos et des doux barrés de Stereolab... vous vous en doutez un peu à la vue du CV de ce sur-diplômé : l’homme est une véritable éponge, absorbant n’importe quel genre avec une dextérité écoeurante. Hormis l’épisode pathétique Zwan avec Billy Corgan (on se demande encore comment le bonhomme s’est empêtré là-dedans), le guitariste est toujours retombé sur ses pattes à chaque nouveau projet improbable, navigant en solitaire contre vent et marée.
Accompagné d’une simple guitare et de quelques bruitages cafardeux, Pajo est un disque de pop acoustique ermite. Dès les chuchotements vocaux soufflés sur “Oh No No””, on jurerait entendre feu Elliott Smith nous tendre la main enfouie dans son caveau. La chair de poule. L’illusion est encore plus troublante sur les harmonies croisées de “High Lonesome Moan”. On ne cause pas ici d’ersatz, Pajo sait trousser des mélodies à la finesse incomparable. Moins branché Leonard Cohen que sur ses disques estampillés Papa M, toutes les mélodies ici prennent à la gorge. Malgré le cadre somme toute limité (uniquement une guitare acoustique), chaque titre tente d’apporter une couleur en plus à ses doux arpèges, comme quelques percussions du plus bel effet sur “Ten More Days”, ou l’exploration de nouvelles progressions acoustiques (“Baby Please Come Home”, Wa“r Is Dead”). “Francie”, approche extra-sensorielle, nous propulse enfin à travers cette magnifique pochette d’aurore perpétuelle.
Parfois livrée sous un dépouillement extrême, (“Mary of the Wild Moor”) la magie opère de plus belle et brise en deux toute tentative de résistance à tant de beauté confinée. Il y a cependant une noirceur qui émane de ce disque, couvée par des arrangements un peu morbides, comme tentant d’obscurcir ces mélodies lumineuses. En vain.
Peut-être bien que chaque morceau rappellera d’autres noms illustres -(Elliott Smith donc ou Simon & Garfunkel sur “Manson Twins” ), mais il faudrait avoir du sable dans les oreilles pour ne pas reconnaître le talent d’exception du larron. Une poignée de chansons formidables, c’est ce qui reste au final. Brillant.
Pajo / Album Link
Visionnaire post-rock du temps de Slint et Tortoise, papa cool country/folk sur quelques albums solo confinés sous le pseudo « M » ou en compagnie des illustres Palace Brothers, on pourrait aussi rajouter là-dessus ses incursions electro-pointues aux côtés de Matmos et des doux barrés de Stereolab... vous vous en doutez un peu à la vue du CV de ce sur-diplômé : l’homme est une véritable éponge, absorbant n’importe quel genre avec une dextérité écoeurante. Hormis l’épisode pathétique Zwan avec Billy Corgan (on se demande encore comment le bonhomme s’est empêtré là-dedans), le guitariste est toujours retombé sur ses pattes à chaque nouveau projet improbable, navigant en solitaire contre vent et marée.
Accompagné d’une simple guitare et de quelques bruitages cafardeux, Pajo est un disque de pop acoustique ermite. Dès les chuchotements vocaux soufflés sur “Oh No No””, on jurerait entendre feu Elliott Smith nous tendre la main enfouie dans son caveau. La chair de poule. L’illusion est encore plus troublante sur les harmonies croisées de “High Lonesome Moan”. On ne cause pas ici d’ersatz, Pajo sait trousser des mélodies à la finesse incomparable. Moins branché Leonard Cohen que sur ses disques estampillés Papa M, toutes les mélodies ici prennent à la gorge. Malgré le cadre somme toute limité (uniquement une guitare acoustique), chaque titre tente d’apporter une couleur en plus à ses doux arpèges, comme quelques percussions du plus bel effet sur “Ten More Days”, ou l’exploration de nouvelles progressions acoustiques (“Baby Please Come Home”, Wa“r Is Dead”). “Francie”, approche extra-sensorielle, nous propulse enfin à travers cette magnifique pochette d’aurore perpétuelle.
Parfois livrée sous un dépouillement extrême, (“Mary of the Wild Moor”) la magie opère de plus belle et brise en deux toute tentative de résistance à tant de beauté confinée. Il y a cependant une noirceur qui émane de ce disque, couvée par des arrangements un peu morbides, comme tentant d’obscurcir ces mélodies lumineuses. En vain.
Peut-être bien que chaque morceau rappellera d’autres noms illustres -(Elliott Smith donc ou Simon & Garfunkel sur “Manson Twins” ), mais il faudrait avoir du sable dans les oreilles pour ne pas reconnaître le talent d’exception du larron. Une poignée de chansons formidables, c’est ce qui reste au final. Brillant.
Pajo / Album Link
Ecoutez "Oh no no" sur mon 8 tracks : http://8tracks.com/zuglo/zuglo-s-october-2009-mix
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